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Cher débuté,
C’est avec passion et espoir en votre avenir que je
vous adresse cette note qui se veut être une ‘’note de travail et de mise en
branle ’’, quelques heures après le lancement officiel de la campagne
électorale pour les élections du 23 décembre 2018 en RDC.
En ce moment précis où vous devez être systématiquement et résolument au travail
dans votre volonté de vous faire élire comme député, je vous écris pour deux
grandes raisons :
- - Vous dire, à partir d'une vue d'ensemble des questions que posent nos sociétés aujourd'hui, ce que je pense et attends des prochaines élections, que vous me semblez bien avoir la mine de gagner et que tous et ensemble (congolais) pouvons réussir, selon mon propre vœu exprimé dans une de mes réflexions récentes (Lire RDC: Le choix à faire pour réussir les électionsdu 23 décembre prochain ).
- - Vous dire mon voeu de vous voir gagner ces élections, tout en vous offrant ma bénédiction.
Disons, de prime à bord, que les questions de notre
RDC et de l’Afrique tout entière aujourd’hui concernent la banalisation de la "paresse intellectuelle", de la
"mangeocratie obésifiante et mortelle", et de l’ignorance (Benoît
Awazi ), qui font que nous sommes, aujourd’hui, incapables de comprendre ce qui
se passe effectivement chez nous et de penser ce qu’il nous faut faire pour
briser les chaînes de l’esclavage intellectuel et économique dans lesquelles
nous sommes enfermés depuis le XVIème siècle.
Nos politiques sont manifestement très occupés à élaborer
leurs politiques mangeocratiques et égoïstes pour s’intéresser aux vraies
questions que posent nos sociétés aujourd’hui. Nos économistes sont fébrilement
engagés dans une recherche effrénée d’argent pour s’adonner à l’économie du
bonheur partagé. Nos médias ont, à ce qu’il parait, d’autres urgences que
celles de nous garantir des espaces d’informations essentielles, des débats
constructifs et sereins ou encore des orientations positives et fertiles. Ils
sont pour autant dire, assez en dessous de grandes questions
qui agitent les sociétés actuelles pour préparer adéquatement
le futur des générations à venir, selon Théophile Obenga. Bref, nos élites tant
politique, économique, intellectuelle, militaire, bureaucratique que
traditionnelle, donnent, lorsqu’on les observe de très près, l’impression des mercenaires en activité dans une zone
opérationnelle (Dieudonné Musibino Eyul’Anki). Dans des villes comme Goma
et Bukavu, tout cela se fait sous l’œil nonchalamment innocent d’une jeunesse
distraite dans sa majorité et sous le nez d’un citoyen lambda arbitrairement
réduit à assurer sa survie.
Face à la sauvagerie de la mondialisation néolibérale qui ne cesse de nous envelopper si
étroitement, à la manière d’un mauvais sort, comme dirait Achille Mbembe,
je crois qu’il nous faut un nouvel
ordre. Un ordre plus éthique, plus savant et surtout plus humain : un
ordre alternatif, avec des politiques alternatives.
Un tel ordre ne tombe d'aucun ciel. Il se construit, il
s'organise, il s'anime grâce à la
clairvoyance d'un certain leadership qui comprend dans quelle direction le
peuple d'un continent ou d'un pays doit aller si il vise la prospérité, le
développement, l'influence mondiale et le rayonnement planétaire, pour
reprendre Kä Mana et Omer Tshiunza Mbiye.
Si vous ne l'avez pas encore fait, vous pouvez choisir
d'être le porte-étendard de ce leadership. Vous pouvez faire de ce leadership
votre projet et faire de nos territoires des centre d'un rayonnement africain,
basé sur une politique alternative ; elle-même basée sur des nouvelles manières
d'être, de penser, d'agir et se projeter dans l'avenir. Un tel projet est
certes énorme et trop exigeant. Il imprime, tout de même, un caractère plutôt
réaliste : il nous donne le devoir de changer les choses là où nous en avons le
pouvoir. Il nous suggère de songer, d'abord et avant tout à notre
"base", nous qui semblons soutenir que seul le sommet peut vraiment
changer le cours des choses. Il faut ici prendre le mot "base" dans
son sens plénier. Pas dans son sens nonchalamment simpliste qui se limite à
susciter des sourires amusés dans le milieu congolais aujourd'hui.
Que la divine Providence vous donne le souffle et surtout
la force de caractère qu'il vous faut pour incarner ce changement !
Bonne chance et beaucoup de courages !
Goma,
le 22 novembre 2018
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