Moi aussi je suis ces pauvres âmes
Moi aussi je suis ces ménages,
Ces jeunes, cette pauvre femme qui trahis par le sort
Se surprennent chez le voisin en exil
Embarrassé tel un naufragé voué à pleurer ses morts
Péris dans un vent satanique en souriant sa propre âme
Restée dans des bonnes grâces du bon Dieu
Je suis ces orphelins aux dictionnaires dénués du mot
espoir
Toutes ces vies qui maudissent leurs passés
Et qui jettent aux abois ce présent
Qui dans un total pelotage les défavorisent
Ne leur laissant aucune chance
D’affronter l’avenir avec optimisme.
Laissez-moi pleurer ces âmes banalisés, pleurer ces
larmes qui m’alarment
Pleurer Beni qui ne connait plus la sérénité que de nom
Oui, je pleure ces âmes banalisées, je pleure ces deuils qui m’endeuillent
Je pleure Beni qui ne connait plus la vie d’aux anges que de
nom
Car théâtre d’un drôle d’aventure où la loi des épées prévaut
Je n’attendrais pas le chant du coq pour refuser le ciel au
diable
Je n’attendrais pas une sonnette d’alarme pour condamner du
pitoyable
Pour chanter cet impératif, pour dire non
à ces conditions du seul monde des diables
Je n’attendrais pas le chat du coq pour dire non à ces mœurs
Où massacre et terreur
sont des faits tout à fait banales !