vendredi 13 octobre 2017

Vient de paraître Dans la collection « Souffles », aux Editions de l’Université Libre des Pays des Grands Lacs à Bukavu




Ma foi de théologien  Africain aujourd'hui




La trame de ce livre trace la voie d’un christianisme global africain comme projet à l’intention du monde d’aujourd’hui, dans une perspective d’inter-fécondation des confessions chrétiennes de foi ouvertes aux dynamiques culturelles de différentes matrices spirituelles de l’humanité. Dans le contexte actuel de quête d’une altermondialisation à la hauteur de grands rêves et de grandes espérances des peuples, cette voie fait partie de nouveaux enjeux de la mission des communautés chrétiennes du continent africain.
J’entreprends de la penser ici à partir de mon propre itinéraire de chrétien et de ma propre expérience de vie comme théologien africain. Il s’agit de l’expérience et de l’itinéraire d’un homme qui a quitté son pays, la République Démocratique du Congo, et son Eglise-mère, l’Eglise catholique, sans rompre les amarres, dans le but de se mettre sur les routes du vaste monde des civilisations, des nations, des cultures et des confessions religieuses, avant d’entreprendre un retour progressif vers sa terre natale et son Eglise d’origine, le cœur plein de richesses récoltées au cours d’un voyage qu’il a considéré comme un voyage initiatique au sein de quêtes spirituelles essentielles de l’humanité.
Dans les textes que je propose ici, je me suis concentré sur le monde des christianismes et les horizons chrétiens de la foi dont je sens qu’ils ne peuvent être aujourd’hui pour l’Afrique qu’un appel à une mission mondiale des communautés chrétiennes africaines. Cette mission, c’est de proposer à l’ensemble de l’humanité la vision d’un christianisme global ouvert à toutes les forces spirituelles et religieuses des peuples, à partir de l’expérience africaine de la vie dans les vicissitudes de l’histoire. Surtout l’histoire du monde moderne qui a été pour notre continent un vrai destin initiatique dont les chrétiens devraient maintenant saisir et vivre le sens profond.
Quand on a subi ce que nous avons subi, nous Africains, dans le monde moderne, après avoir été ce que nous avons été dans la construction de l’idée d’humanité dans l’histoire, on porte des valeurs, on possède des espérances et on nourrit des rêves qui sont essentiels pour de nouvelles perspectives spirituelles au service du monde comme celui où nous vivons : ce monde à transformer par une nouvelle énergie de foi que désigne le terme d’altermondialisation.
Convaincu que cette énergie a besoin de la contribution de tous ceux qui croient que le monde peut être changé en communauté de destinée et transformé en limon du bonheur partagé, je propose ici ce que mon itinéraire initiatique m’a appris concernant l’exigence d’inter-fécondation des communautés chrétiennes pour l’émergence d’un christianisme global au cœur du monde global.
Je vois ce christianisme comme un espace de regard, de vitalité nouvelle et d’interrogation critique sur ce que sont et vivent les chrétiens et les chrétiennes d’Afrique dans les profondeurs de leur foi. Avec toutes leurs richesses et toutes leurs limites, dans toutes leurs splendeurs et toutes leurs faiblesses. Tout cela selon la perspective d’enrichir et de se laisser enrichir par les innombrables imaginaires spirituels où Dieu deviendrait un ferment d’avenir, si l’humanité décide de devenir suffisamment lucide pour rompre avec toutes les pathologies où les religions se sont enfermées et ont enfermé le monde tout au long de leur histoire tourmentée et tumultueuse.
L’Afrique peut-elle assumer aujourd’hui cette mission ? Sans aucun doute. Il faudra pour cela une vision forte d’un panafricanisme spirituel que mon itinéraire dans les christianismes africains me fait sentir comme une possibilité de nouvelle vitalité humaine et de nouvelle saveur d’avenir, avec des hommes et des femmes de foi, avec des peuples et des nations décidées véritablement à changer le destin de la planète sur la base du courage de croire aux possibilités d’un autre monde possible qu’offrent la ferveur de Dieu en l’homme et l’espérance de l’homme en Dieu.
Je crois fermement à cet horizon et j’ai écrit ce livre pour dire comment l’Afrique pourra l’ouvrir et s’y engager à travers le ferment de ses christianismes.
Kä Mana, Secrétaire général de l’AOTA                     

mercredi 20 septembre 2017

Goma, Hommage à Innocent Mpoze, jeune plume visionnaire, libératrice et prophétique


C’est sous l’emprise d’une fierté inouïe que je vous présente dans ce billet Innocent Mpoze Missy. 

J’estime ce jeune littérateur de Goma pour sa capacité à produire, par lui-même, une pensée d’intuitions germinales dans une rigueur de démarche méthodologique. En effet, je me méfie et appelle à la méfiance à l’égard d’une certaine classe d’Ecrivains (Goma et RDC) dont les écrits portent à croire qu’ils écrivent soit pour avoir simplement vu écrire soit pour avoir simplement entendu écrire. Il suffit d’interroger profondément leurs œuvres prétendument prospectives et fertiles pour en appréhender la visée  que limite un manque d’ambition utopique et dont une crise de lucidité et de grandeur impose des vocations qui courent le risque d’affirmation d’une agitation littéraire des tréfonds des êtres.

Né à Goma, Innocent Mpoze est un jeune universitaire, écrivain et chercheur affilié au Centre des recherches pluridisciplinaires sur les communautés d’Afrique noire et des diasporas, CERCLECAD basé à Ottawa. Sous un œil attentif du philosophe congolais Kä Mana (dont il est un disciple attentif et un lecteur diligent), il dirige une revue des jeunes dite Revue Alternative et participe activement à l’Université Alternative pour l’éducation des jeunes à la transformation sociale de Pole Institute. Fervent lecteur, critique littéraire et recensioniste de talent, son oreille est très sensible à la voix des essayistes, des philosophes et des théologiens africains qu’il croise sur son chemin littéraire. Toujours porteuses d’un message visionnaire et fertile, ses productions prospectives pensent et prophétisent une RDC et une Afrique de grandeur et de puissance lumineuses.

Découvrez-le vous-mêmes et par lui-même dans cet extrait de sa réflexion sur le sens de son engagement littéraire et scientifique :

Si je me dirais avoir idée de la vision de l’école reçue de ma famille (étudier pour devenir quelqu’un et étudier pour s’inscrire dans l’histoire), c’est à partir de ce que je retins de mon cours de latin : decet hominien stantem mori. Depuis lors, devenir quelqu’un me parut mourir la stature débout. M’inscrire dans l’histoire n’était rien d’autre que rester débout maintenant, demain et à jamais.  Mais dans quelle histoire faudrait-il s’inscrire ? Si l’histoire est le passé de l’homme depuis son apparition sur la terre jusqu’à nos jours, comment cela peut-il être possible ? Comment est-ce possible de lier l’histoire et cette volonté de se maintenir débout pout l’éternité, quand celle-ci est une ligne déjà derrière nous ? Je me devais de comprendre alors que l’histoire dont me parlaient mes parents n’était pas dans le passé mais bien dans l’avenir. Oui l’histoire est à venir, elle est le non-encore fait.
Dans un contexte des crises protéiformes que nous vivons en Afrique aujourd’hui, il me semble utile d’élargir ma vision de l’école. Il ne s’agit pas aujourd’hui d’inscrire l’Afrique dans l’histoire, mais il s’agit de penser l’histoire à partir de l’Afrique. Oui, c’est à partir d’elle que doit se (ré)penser l’histoire. Si l’histoire est à venir, il est tributaire des rêves et du vécu que tout peuple se donne dans une vision de grandeur par l’impulsion des mythes fondateurs et des récits structurants. Comme dirait le professeur Kä Mana, les hommes font l’Histoire en inventant les mythes, les mythes font les hommes en structurant l’Histoire, ainsi naissent les récits-forces et les narrations-puissances qui sont les moteurs de la destinée humaine.
L’histoire présente de l’Afrique n’est-elle pas un signe interpellateur pour un engagement qui ferait d’elle un atout de pointe pour le devenir de l’humanité ? Pour le devenir de l’humanité, l’Afrique sera  un atout de taille ou ne le sera pas. Cette Afrique porteuse de l’humanité, je veux qu’elle soit en moi et moi en elle. Elle doit être l’inépuisante fontaine pour abreuver ma plume et meubler les jours qui me restent à vivre. Pour cette raison, je me suis décidé depuis le début de ma scolarité à l’université, d’être un lecteur diligent pour m’informer afin d’apprendre à penser par moi-même. Dans ma posture de disciple aujourd’hui, j’essaie de rassembler les outils nécessaires pour signer un jour la fin des travaux de construction de ce chantier qui n’est encore qu’à ses débuts.


 

samedi 8 avril 2017

Sauver l’écologie par l’économie

photo: http://slideplayer.fr/slide/5102585/


Ce billet traite du modèle économique universalisé aujourd’hui comme moteur de l’actuelle crise écologique mondiale. La réflexion y développée tire la sonnette d’alarme sur l’urgence qu’il y a pour l’humanité d’opter pour une économie qui sert aussi bien l’habitant que son habitat.
-          Par ArsèneNTAMUSIGE

Aujourd’hui, l’humanité tout entière vibre au rythme d’un questionnement inédit surla crise écologique mondiale. Du nord au sud, des intelligences s’avèrent mobilisées par milliers sur une prise de conscience planétaire de la question écologique, dans une ferme et vive volonté de « sauver l’écologie ». Dans Laudato Si, le papa François résume leurs efforts. Dans ce qu’il appelle, le « cri de la planète et des pauvres », qui, pour Antoine Sodage,ne sont qu’un seul et même cri, une protestation contre notre mode de vie qui n’est ni juste ni durable.
Une des multiples hypothèses émises par les forces d’esprits mobilisées, à travers le monde, sur ce souci parait unanime.  Ce mode de vie serait juste et durable si le monde, dans sa manière d’aborder le néolibéralisme (modèleéconomique universaliséaujourd’hui) et ses exigences,tenait compte des exigences, aussi bien de l’être humain (habitant) que de son espace vital (habitat).
Au cœur du modèle économique du monde de notre temps, se trouve le profitcomme principe sacré, pour reprendre les mots des célèbres prix Nobel américains d’économie George Akerlof et Robert Shiller. Le secret est de ne laisser passer aucune occasion d’un profit supérieur à l’ordinaire. Peu importe que ce profit fasse atteinte aux justes exigences d’un développement durable. Peu importe que cela fasse atteinte à ce que le souverain pontife appelle : « notre maison commune ». Voilà ce qui explique la prolifération, à travers le monde, des organismes génétiquement modifiés, des machines pollueuses dont, s’il faut l’avouer, les principes de fond inspirent du pire, qu’ils ne garantissent de la perpétuité. Aveuglé par le rendement que cela lui procure, l’homme semble ne pas avoir d’yeux, ou presque, pour voir l’effet dénaturalisant que cela présuppose, hélas ! 
Dans ses enjeux de fond, la croissance économique est, certes, utile.Mais, n’avons-t-on pas à faire un choix entre l’utile et le nécessaire ? Si cette orientation économique s’avère avantageuse, la nature se veut nécessaire, puisque qu’elle est fiable, durable et incontournable.
Il y a donc urgence d’opter pour un système économique bien consciente de ce que le chilien Manfred Max-Neef a su bien expliciter : aucune économie n’est possible en l’absence des services fournis par nos écosystèmes.  L’économie étant un sous-système d’un système plus vaste mais fini, la biosphère.Les biens matériels et l’argent servent un habitant qui a bien un habitat. Un habitant sans habitat, ça n’existe pas.


mardi 7 mars 2017

Voyons, belle,ton label



Crédit photo: flamme de l'orient (Goma)


















De l’ingénue et passive
A la douée active &brave
En passant par l’audacieuse
T’as certes belle fait une prouesse

T’as pas fait que briller d’autant d’couleurs
As-tu choisit le labeur et affirmé ta grandeur
Que plus au seul arbre patriarcal on ne grimpe
Et que dans l’orgueil masculin plus on n’trempe

Mérites-tu pour autantdes tasd’ovations, je t’assure
S’trouve-t-il pourtant que quelque doute ton label m’inspire
Voyons. Y as-tu m’semble-t-il gratté autant féminisme que genre

Or de tes tréfonds sais-tu qu’entre revendication et créativité
Eh bien, ton cœur s’excuse. Et ta cervelle n’est guère d’actualité
Puisque décidément, de la discrimination positive as-tu fait ton affaire